Il y a à peine trois semaines le gouvernement demandait aux compagnies pétrolières, en fait pour la France à Total, de faire un effort pour faire baisser le prix des carburants à la veille des premiers grands départs en vacances. Il avait lui-même fait un geste pour y contribuer en déstockant une partie des réserves dont l'État dispose pour faire face aux imprévus. Les prix à la pompe diminuèrent pendant deux, trois jours, de si peu que les automobilistes n'eurent guère l'occasion de le constater. Mais il n'a pas fallu longtemps pour que le PDG de Total en personne annonce publiquement que les prix des carburants allaient augmenter dans les jours qui viennent. Façon de montrer que les discours et les promesses des gouvernements ne valent pas grand-chose, et que les vrais maîtres des décisions, ce sont eux, ces grands patrons des sociétés du CAC 40.
Le PDG de Total essaie de nous convaincre que les augmentations à la pompe ne sont pas de sa faute, mais de celle des « marchés ». Comme si des compagnies comme la sienne étaient impuissantes face à ces marchés ! Mais les marchés, c'est qui, sinon ces grands groupes ? Ils y font la loi, y spéculent, faisant varier par leurs interventions, les cours des produits, et y gagnant des fortunes.