Pendant des mois, on nous a dit que la crise financière était due à la Grèce, petit État de l'Union européenne qui aurait mal géré ses comptes et accumulé une dette déraisonnable. Mais s'il en était ainsi, comment expliquer que les dirigeants européens, et en particulier ceux des pays les plus puissants et les plus riches, n'aient pas su trouver une solution rapide à un problème somme toute mineur ?
Aujourd'hui, devant le degré de folie atteint par la spéculation financière internationale, aucun parmi ces dirigeants n'ose plus recourir à cette prétendue explication, ni même à aucune explication du tout. Ils organisent réunion sur réunion, annonçant presque chaque jour avoir trouvé une solution, avant d'être démentis le lendemain et d'en chercher une autre le surlendemain. Car ceux que la presse appelle pudiquement les « marchés » et qui ne sont rien d'autre que les grands spéculateurs internationaux, c'est-à-dire les grandes banques et autres fonds d'investissement, ne spéculent plus seulement sur la dette de la Grèce. Après l'Irlande, le Portugal, l'Espagne, ce sont l'Italie, les États-Unis et maintenant la France qui sont la cible de leurs jeux de poker.