« Je fais ça pour mon porte-monnaie », a expliqué à la radio une ouvrière de l’agroalimentaire, à l’initiative d’une page Facebook de mobilisation contre la hausse des carburants. « Aller travailler devient un luxe, il faut se révolter ! », ajoutait, dans ce reportage, une factrice du même département d’Ille-et-Vilaine. Partout, la colère que suscite la hausse des carburants continue de s’exprimer, parmi les professionnels de la route, patrons du transport ou du BTP, mais aussi parmi les travailleurs qui n’ont pas d’autre choix que de prendre la voiture. Et il y a de quoi être en colère.
Les vingt à trente euros qu’il faut rajouter pour le carburant, lorsqu’on a encore les moyens d’avoir une voiture, s’ajoutent au reste pour rendre les fins de mois impossibles. Fioul domestique, gaz, loyers, fruits et légumes : oui, tout augmente, sauf les salaires ; sauf les pensions de retraite, qui ont même baissé avec l’ajout de la CSG ; sauf les indemnités journalières des chômeurs, auxquels on explique pourtant qu’ils doivent être prêts à faire des dizaines de kilomètres pour retrouver du travail.