« Cela ne peut plus durer », s’impatiente le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire. Le secrétaire d’État aux Transports, Djebbari, perd ses nerfs et envoie les CRS contre les piquets de grève. Le gouvernement a du mal à cacher son exaspération face à la mobilisation qui se poursuit. Il avait misé sur l’effritement de la grève à la SNCF et à la RATP, et sur le retournement de l’opinion publique. Peine perdue, la grève tient bon et elle reste populaire.
Les travailleurs ont toutes les raisons de rester mobilisés, car le gouvernement se cramponne à sa réforme. Tous les reculs programmés sont maintenus : la retraite par points, l’âge pivot à 64 ans, la restriction des droits aux pensions de réversion... Le gouvernement dit qu’il pourrait mieux prendre en compte la pénibilité, une rengaine entonnée à chaque réforme des retraites, telle la cuillerée de confiture destinée à faire avaler la pilule amère. Mais c’est ce même gouvernement qui a supprimé en 2017 les postures pénibles ou les vibrations mécaniques comme critères donnant droit à une retraite anticipée, critères qu’il refuse toujours de prendre en compte. Si la réforme Macron s’applique, les ouvriers du bâtiment et des travaux publics, les égoutiers ou encore les déménageurs, usés à 50 ans, devront, pour avoir une retraite à taux plein, attendre d’en avoir 64 !