Trump et Musk : les rois de la jungle13/01/20252025Éditorial/medias/editorial/images/2025/01/image-from-rawpixel-id-4050914-original.jpg.420x236_q85_box-0%2C156%2C3000%2C1845_crop_detail.jpg

Editorial

Trump et Musk : les rois de la jungle

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crédit : rawpixel

Donald Trump, réélu président des États-Unis, n’a pas attendu son investiture pour montrer qu’il était le chef. Et pour que cela soit bien clair, il a multiplié les déclarations provocantes vis-à-vis de ses propres alliés. 

Au Premier ministre du Canada, Trump a proposé de fusionner son pays avec les États-Unis, en affirmant que « de nombreux Canadiens souhaitent que le Canada devienne le 51ème État. Ils économiseraient énormément d’impôts et de protection militaire ». 

Considérant que les États-Unis détiennent un droit sur le canal de Panama, il en demande « la restitution ». Quant au Groenland, il veut tout simplement l’annexer et se dit prêt à payer pour cela. Oui, avec toute la morgue d’un milliardaire, Trump pense que tout se vend et s’achète !  

Son compère, Musk, l’homme le plus riche du monde à la tête de Tesla, SpaceX et du réseau social X, en a rajouté en insultant copieusement plusieurs dirigeants européens et en soutenant, contre eux, les partis d’extrême droite qui montent sur le marché de la démagogie. 

Eh oui, avec ce duo de milliardaires, finis le baratin sur le droit international et le tralala sur la non-ingérence et le droit des peuples ! Il n’y a qu’un seul principe qui vaille : la loi du plus fort et l’impérialisme revendiqué.

Les défenseurs de l’ordre actuel nous abreuvent matin, midi et soir, de discours contre la Russie ou la Chine, accusées de visées impérialistes et de ne respecter ni la démocratie ni l’inviolabilité des frontières. Eh bien, voilà que l’expansionnisme le plus décomplexé est revendiqué par le leader du prétendu monde libre, le chef de l’OTAN, à laquelle appartient la France ! 

Ni Trump ni Musk ne sont des fous. Ils glorifient le système capitaliste qui les a enrichis et transformés en milliardaires. Ils vantent leur système fondé sur l’exploitation des hommes et de la nature à l’échelle du monde. Ils ne sont pas fous, ils sont sûrs d’eux car ils connaissent le pouvoir de leurs milliards.  

Nous ne sommes pas habitués à un langage aussi cru. Habituellement, les dirigeants politiques aiment se donner le beau rôle. Leurs discours dégoulinent d’hypocrisie et sont remplis de mots creux sur l’intérêt général, la prospérité, la paix et la démocratie. La colonisation elle-même a longtemps été présentée comme une entreprise louable de civilisation ! 

De l’Algérie au Congo, du Laos au Vietnam, combien de centaines de milliers de civils ont été massacrés par les troupes françaises et soumis au travail forcé par la patrie des droits de l’homme ? C’est aussi au nom de la liberté et de la démocratie que les États-Unis ont soutenu les coups d’État en Amérique latine et y ont installé des dictatures sanguinaires. 

Trump n’hésite pas à provoquer en promettant « l’enfer sur Gaza » si les otages israéliens n’étaient pas libérés. Mais le « gentil » Biden, en couvrant tous les crimes de l’État israélien, n’a-t-il pas déjà fait de Gaza un enfer ? Au nom du droit international, de la démocratie et de la lutte contre l’antisémitisme, Biden, Macron, Scholz ne laissent-ils pas aujourd'hui des enfants mourir de faim dans la bande de Gaza parce qu’ils ne veulent pas se fâcher avec leur allié Netanyahou ? 

L’ordre impérialiste n’est que violence et exploitation pour les peuples et les opprimés, que les discours des politiciens soient va-t’en guerre ou enrobés d’appels à la concorde, à la paix et à la fraternité. La brutalité et la haine que Trump et Musk véhiculent sont parfaitement à son image. 

Oui, ce duo infernal est bien à l’image de la période que nous vivons : une période de lutte intense pour la suprématie mondiale, qui a déchaîné la guerre en Ukraine et qui l’alimente en Afrique ; une période de guerre commerciale effrénée, où même des pays qui se disent « alliés » sont engagés dans des rivalités mortelles. 

Les capitalistes qui n’auront plus accès, demain, aux terres rares indispensables dans l’électronique, ou aux fameuses données numériques, sortiront du jeu. Si l’impérialisme américain estime nécessaire d’accroître la pression pour mettre la main sur le Groenland ou le canal de Panama ou même y envoyer une armada militaire, Trump le fera, comme ses prédécesseurs l’ont fait tant de fois dans le passé. Alors oui, nous vivons sur un volcan. 

Entre les feux dévastateurs, les guerres commerciales où se jouent nos emplois et nos salaires, les menaces de crises financières, les guerres qu’ils mènent et celles qu’ils nous préparent, les maîtres du monde nous poussent au bord du précipice. Mais cela ne se fera pas sans réactions des peuples et des opprimés. Ces réactions, il faut les préparer et leur donner un but politique : renverser les Rois de la jungle capitaliste en les expropriant et en les empêchant de nuire.

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