Gaza : pendant les négociations, le massacre continue15/01/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/01/une_2946-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

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Gaza

pendant les négociations, le massacre continue

Lundi 13 janvier, Biden s’est réjoui de l’évolution des négociations au Qatar pour une trêve dans la bande de Gaza. Un accord est « sur le point d’être conclu », a-t-il déclaré, sans faire la moindre allusion aux bombardements israéliens qui, le même jour, ont tué plus de 50 Palestiniens.

Tout au long de la journée du 13 janvier, l’armée israélienne a encore bombardé la ville de Gaza, dans le nord de l’enclave, visant des maisons, des écoles et même des Palestiniens qui avaient le seul tort d’être rassemblés dans une rue. Le bilan établi le 12 janvier par le ministère palestinien de la Santé fait état de plus de 46 000 victimes du côté des Palestiniens depuis le début de la guerre. Mais ces chiffres sont en réalité bien loin de rendre compte de l’ampleur du massacre commis par l’armée israélienne.

Selon une étude de la revue médicale britannique The Lancet, portant seulement sur les neuf premiers mois du conflit, plus de 64 000 Palestiniens seraient morts, victimes des conséquences des bombardements, soit près de 3 % de la population de Gaza, « un habitant sur 35 », selon l’étude. Ce bilan n’inclut pas les décès survenus faute de soins du fait de la destruction quasi totale du système de santé, ni les 10 000 habitants portés disparus qui seraient ensevelis sous les décombres, d’après une estimation de l’OCHA, l’agence humanitaire des Nations unies.

Loin de diminuer d’intensité, les bombardements israéliens se sont au contraire multipliés depuis la reprise début janvier des négociations menées au Qatar sous l’égide des États-Unis. Déboucheront-elles sur une trêve, comme de nombreuses déclarations le laissent entendre ? Ce ne serait pas la première fois qu’un accord est annoncé imminent, avant d’être finalement repoussé par le gouvernement israélien. Après avoir accepté un unique cessez-le-feu d’une semaine en novembre 2023, Netanyahou s’est lancé dans une surenchère guerrière qui l’a conduit à poursuivre la guerre à Gaza et à ouvrir de nouveaux fronts au Liban, en Syrie, au Yémen et contre l’Iran.

En outre, quelles que soient ses intentions, Netanyahou doit compter avec l’extrême droite, qui a plusieurs représentants dans son gouvernement. Deux d’entre eux, le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, et celui de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, s’opposent à tout accord qui mettrait fin à la guerre, menaçant de quitter le gouvernement. « Au cours de l’année écoulée, grâce à notre pouvoir politique, nous avons réussi à empêcher à maintes reprises que cet accord soit conclu », a clamé Ben-Gvir. Rien n’indique que Netanyahou soit capable de s’affranchir de cette pression de l’extrême droite, dont le soutien lui est nécessaire pour se maintenir au pouvoir.

Quant aux dirigeants américains, quels que soient les choix de Netanyahou, ils ne feront rien pour le contraindre à cesser le massacre à Gaza. Au-delà des différences de discours, Biden et Trump défendent sur le fond la même politique consistant à apporter un soutien indéfectible à l’État israélien, principal pilier de l’ordre impérialiste au Moyen-Orient.

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