Retraites : les confédérations complices de la manœuvre22/10/20252025Journal/medias/journalarticle/images/2025/10/P3-2_2019_12_10_Manif_retraite_12_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C0%2C800%2C450_crop_detail.jpg

Leur société

Retraites

les confédérations complices de la manœuvre

Dans un communiqué commun, CFDT, CGT, FO, SUD, CGC, CFTC, UNSA et FSU se sont félicitées, lundi 20 octobre, de l’annonce par le gouvernement de la suspension de la réforme des retraites, sans la moindre précision sur ce qu’il en sera concrètement et surtout sur ses contreparties.

Illustration - les confédérations complices de la manœuvre

Ces organisations qui prétendent représenter les intérêts des salariés signent ainsi d’ores et déjà un chèque en blanc au gouvernement. L’annonce de Lecornu est une manœuvre cousue de fil blanc. Quand il y avait des centaines de milliers de manifestants dans les rues, que selon les sondages, l’immense majorité du monde du travail et même plus de trois quarts de l’ensemble de la population s’opposaient à cette réforme et que seules les classes les plus riches y étaient favorables, Macron n’a pas voulu céder d’un cheveu. Alors, pourquoi ce prétendu recul aujourd’hui ?

Tout le monde sait que la manœuvre vise à obtenir que les députés du Parti socialiste ne votent pas la censure du gouvernement. Ces paroles n’engagent Lecornu à rien et ne valent pas plus que le conclave sur les retraites qu’avait mis en place son prédécesseur, Bayrou. Mais au lieu de dénoncer cette mise en scène et de mettre en garde leurs propres troupes, les confédérations syndicales, unanimes, la crédibilisent. Elles présentent cette annonce comme « un premier pas qui en appellera d’autres (…) à mettre à l’actif de longs mois de mobilisations dans l’unité ». Elles font passer le mauvais tour du gouvernement pour une victoire des travailleurs, alors que le prochain budget s’annonce comme un des pires dirigés contre eux.

Les politiciens de tous bords se déchirent. La crise parlementaire les agite, les uns craignent de perdre leur poste de député, les autres salivent à la perspective d’arriver au gouvernement. Les directions syndicales, elles, sont unies mais c’est pour annoncer par ce communiqué qu’elles ne profiteront pas de la crise politique actuelle pour appeler les travailleurs à la mobilisation. C’est montrer leur sens des responsabilités mais vis-à-vis du grand patronat, qui veut que le nouveau gouvernement lui vote un budget sans plus tarder.

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