Logement : de pire en pire pour les pauvres04/03/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/03/2692.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Logement : de pire en pire pour les pauvres

Comme chaque année, la fondation Abbé-Pierre a publié son rapport sur l’état du mal-logement en France. Elle y constate une nouvelle fois combien la situation des familles populaires, qui doivent se battre pour avoir un endroit où loger, ne cesse d’empirer.

Quelques tristes records sont encore une fois battus. Il y a celui des expulsions locatives sous la menace de la police, qui se sont chiffrées en 2018 à 15 993, soit 3 % de plus qu’en 2017, un chiffre auquel il faudrait ajouter celui de toutes les familles qui n’attendent pas l’arrivée des policiers pour quitter leur logement. Le record des coupures d’électricité est lui aussi dépassé : il y en a eu 572 440 en 2018, en augmentation de 4 %.

Certaines familles expulsées trouvent ailleurs un abri tout aussi précaire, mais d’autres se retrouvent pour longtemps sans abri, avec pour seul recours un système d’hébergement d’urgence incapable de faire face. C’est ainsi qu’à Paris 500 à 700 enfants se voient refuser un hébergement chaque soir, et que sur l’ensemble de l’Ile de France 20 000 mineurs vivent à l’hôtel dans des conditions précaires.

Dans les grandes villes, les prix des logements explosent sous l’effet de la spéculation immobilière, mais aussi de la politique des élus locaux. Pour les élections municipales, on voit d’ailleurs beaucoup de candidats parler de mixité sociale pour signifier qu’ils souhaitent évincer les pauvres. La loi fixant l’obligation d’atteindre un certain seuil de logements sociaux, 20 ou 25 %, est soit détournée soit ouvertement bafouée malgré les pénalités encourues. « L’amende de 6,8 millions d’euros est le prix à payer pour préserver notre qualité de vie », a ainsi écrit dans un éditorial le maire de Boulogne-Billancourt.

Fin 2018, plus de deux millions de personnes étaient en attente d’un logement social. La possibilité d’y accéder est encore réduite par la politique du gouvernement, qui pousse les organismes HLM à se financer eux-mêmes en vendant leurs logements, en bloc à des investisseurs s’il le faut. L’objectif fixé est qu’ils se débarrassent de 40 000 logements par an, cinq fois plus qu’aujourd’hui. Et, même dans les logements sociaux, la réduction des aides au logement se cumule avec les effets du chômage et de la précarité pour rendre le paiement du loyer et des factures plus difficiles.

Tous ces faits et ces chiffres dénoncent la sauvagerie des lois du marché capitaliste, en particulier dans le domaine du logement.

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