Après les campagnes sur les malades ou les blessés qui iraient trop souvent consulter aux urgences, les personnes âgées qui consommeraient trop de médicaments, c'est au tour des arrêts maladie qualifiés d'abusifs d'être accusés de porter la responsabilité du déficit de la Sécurité sociale. Un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales, remis le 12 novembre au ministre de la Santé, préconise de renforcer les contrôles sur les arrêts maladie de longue durée, de raccourcir la durée maximale d'indemnisation de trois à deux ans, de limiter le paiement des indemnités journalières à trois mois en cas de rupture du contrat de travail -et tant pis pour le travailleur qui, en plus de perdre son emploi, aura le malheur de tomber malade-, et de calculer les indemnités journalières des chômeurs sur la base de leurs allocations, et non plus sur celle du dernier salaire perçu. Et comment vivre avec 50% des indemnités de chômage, pour un travailleur qui était payé au Smic?
Le gouvernement n'a pas fait connaître ses intentions, et ne prendra peut-être aucune décision à ce sujet avant les élections régionales et européennes du printemps 2004. Pour le moment, il ne s'agit sans doute que de tenter de culpabiliser les travailleurs, en même temps que de flatter la fraction la plus réactionnaire de l'électorat de droite, ces bourgeois grands ou petits qui considèrent que tous les salariés sont des fainéants. Mais ce rapport, demandé par le gouvernement, montre ce que celui-ci entend par «réforme de la Sécurité sociale».