L'évocation des 100 premiers jours de la présence de Nicolas Sarkozy à l'Élysée a donné lieu à bien des louanges, venues il est vrai essentiellement de ses proches et d'une partie de la presse. À les entendre, on n'avait jamais vu un président de la République qui ait tenu, lui, ses engagements, et à un tel rythme. Même si ces propos ne sont guère charitables à l'égard du prédécesseur de Sarkozy, Chirac, et même s'ils procèdent du rituel courtisan, ils ne sont pas entièrement faux.
C'est vrai que Sarkozy a tenu ses promesses. Mais doit-on s'en montrer surpris ? D'emblée, avant même qu'il soit intronisé président de la République, il a tenu à afficher que, tout en se proclamant l'élu de tous les Français, il se situait nettement dans le camp des très, très riches. Sa croisière sur le yacht de son ami le milliardaire Arnault à destination de l'île de Malte, il y a cent jours donc, ses vacances dans une fastueuse résidence aux USA, ne sont pas que des détails anecdotiques. Pour Sarkozy, qui sait fort bien se mettre en scène, ce sont des choix qui ont valeur de symboles.