Disproportionnée : c'est le terme employé par les hommes politiques occidentaux, la plupart des commentateurs, pour qualifier l'offensive aérienne lancée samedi par Israël contre le territoire de Gaza, et qui a déjà fait des centaines de morts, qui n'étaient évidemment pas tous des militants du Hamas, à commencer par les enfants. Mais se réfugier derrière la « disproportion » entre les quelques victimes israéliennes des tirs de roquettes palestiniennes et le massacre en cours à Gaza est pour ces gens-là une manière hypocrite de ne pas condamner sur le fond la politique de l'État israélien.
Depuis deux ans, la bande de Gaza, ce territoire de 360 kilomètres carrés où s'entassent près d'un million et demi d'habitants, est soumise par Israël à un blocus qui empêche les vivres, les médicaments et le matériel médical, comme tout ce qui est nécessaire au fonctionnement de l'économie, de parvenir autrement qu'en quantités dérisoires. Nul ne peut dire de combien de morts ce blocus était déjà responsable.