C'est donc dans une semaine que le gouvernement présentera à la Chambre des députés les nouvelles mesures qu'il entend mettre en oeuvre contre le système des retraites : le recul de l'âge du départ en retraite et l'augmentation des annuités nécessaires. Et on nous présente les choses comme si cette prétendue « réforme » était rendue nécessaire par l'évolution démographique du pays, le fait que l'espérance de vie a augmenté. Mais c'est un mensonge pur et simple. Si la CNAV, la caisse des retraites, va vers des difficultés financières, c'est avant tout parce que ses rentrées ont fortement diminué au fil des années.
Le premier responsable, c'est le chômage, qui a diminué le nombre de cotisants salariés. Mais le chômage n'est pas dû à une fatalité économique. C'est la conséquence de la politique du grand patronat qui pour réaliser plus de profits a jeté à la rue, avec la bénédiction de l'État, des centaines de milliers de salariés, pour produire autant, sinon plus, avec moins de travailleurs. Et prétendre, comme le gouvernement, améliorer la situation en repoussant l'âge du départ en retraite, alors que tant de jeunes cherchent désespérément un emploi, relèverait de la stupidité s'il ne s'agissait pas, en fait, de s'attaquer au montant des pensions des futurs retraités.