Les Bourses sont en chute partout dans le monde. La Bourse de Paris a battu son record de baisse depuis un quart de siècle. Les capitaux s'affolent et se déplacent à la vitesse de la spéculation, pour se porter sur les placements qui rapportent le plus. Un vent de panique souffle sur la finance. Les dirigeants politiques, plus paniqués encore, s'agitent, répètent les phrases rassurantes et montrent qu'ils ne maîtrisent rien. Les têtes pensantes des banques centrales et des organismes économiques internationaux ont fini par réaliser que le plus intelligent à faire est de se taire, car la moindre de leurs déclarations peut être interprétée comme une raison supplémentaire d'affolement. C'est un monde fou !
Il y a à peine trois ans, à l'automne de 2008, la spéculation avait déjà conduit à une crise bancaire grave. La méfiance des banques les unes vis-à-vis des autres avait entraîné un coup de frein brutal sur toutes les opérations bancaires, menaçant d'asphyxie l'économie mondiale. Au lieu de contraindre les grandes banques à assurer le financement de l'économie, les États leur avaient, au contraire, distribué des centaines de milliards, au prétexte de leur redonner confiance. Ces milliards, les États les avaient prélevés partout sur les services publics, sur les protections sociales, en punissant partout les classes populaires pour les crimes des groupes financiers. Le budget normal des États ne suffisant pas à financer les sommes astronomiques dépensées pour sauver les banques et, derrière elles, tous les capitalistes spéculateurs, les États s'étaient endettés jusqu'au cou, en empruntant tous... aux banques elles-mêmes !