L'arrêt de la commercialisation des farines animales pour l'alimentation de tous les animaux d'élevage, aussi bien les bovins et les ovins que les porcs ou les poissons, qui, il y a quelques semaines, paraissait impossible, est devenu d'un seul coup possible. Encore qu'on peut se demander ce que l'on nous cache derrière l'expression "suspension temporaire" utilisée par Jospin. Mais la réaction de l'opinion publique et l'effondrement de la vente de la viande bovine ont contraint les autorités à prendre une mesure qu'elles n'ont pas voulu prendre il y a des années.
Pour justifier ses tergiversations, Jospin a déclaré : "Il n'y a aucune donnée scientifique qui permette de suspecter un risque pour la santé de consommer la viande et le lait d'origine bovine". Certes. Mais il y a toutes les raisons de suspecter les farines animales. Cela fait dix ans que l'utilisation en a été interdite pour les ruminants. Mais on a continué la production et l'importation des farines animales pour les autres animaux, avec les possibilités d'erreurs ou d'escroqueries que cela impliquait.