Les discours prononcés le week-end des 1er et 2 septembre par les ténors des grands partis parlementaires montrent que pour les leaders de ces formations la campagne pour l'élection présidentielle est d'ores et déjà commencée. Mais visiblement, pour les uns comme pour les autres, les chiffres du chômage qui remontent de manière inquiétante depuis quelques mois, la succession des plans dits « sociaux » qui vont provoquer dans les semaines qui viennent des milliers de suppressions d'emplois, sont des questions accessoires. Et aucun ne propose de s'en prendre, pour lutter contre ce fléau, aux profits qu'engrangent les grandes entreprises.
Si l'UDF Bayrou propose (s'il est élu, et s'il tient sa promesse) d'augmenter le SMIC de quelques centaines de francs, c'est en finançant cette mesure par une baisse des charges sociales, c'est-à-dire que cela ne coûtera rien aux patrons et que, dans le meilleur des cas, on mettra dans la poche droite des travailleurs ce qu'on leur aura pris dans la poche gauche. En fait, Bayrou imite le Chirac candidat à la présidence de la République en 1995 qui déclarait vouloir lutter contre la « fracture sociale »... On a vu ce qu'il a fait une fois élu !