Après la construction immobilière et les banques, c'est l'industrie automobile qui est touchée par la crise. Les ventes de voitures sont en chute depuis trois mois. Comment pourrait-il en être autrement, lorsque le pouvoir d'achat des salariés ne cesse de reculer, lorsqu'un nombre croissant de travailleurs en sont réduits à l'allocation chômage ou au RMI et lorsque, par ailleurs, le crédit devient plus cher ? Et la production de voitures de grand luxe genre Ferrari ou Rolls Royce, pour une clientèle riche, ne peut pas remplacer la consommation populaire.
Prévoyant à plus long terme une baisse de ses profits, le patronat du secteur réagit par anticipation. Des États-Unis à l'Europe et au Japon, les patrons de l'automobile multiplient les journées de chômage partiel et les suppressions de postes. Renault prévoit 6 000 suppressions de postes en Europe, dont 4 900 en France. PSA Peugeot-Citroën ajoute 2 500 postes supprimés à ceux qui l'ont déjà été, en particulier des emplois d'intérimaires. General Motors menace de fermer son site de Strasbourg, Ford le sien près de Bordeaux. On prévoit au total 85 000 emplois supprimés dans l'industrie automobile dans le monde.