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- Lutte ouvrière n°2266
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Cepam -- Mauzé-sur-le-Mignon (Deux-Sèvres) : Après la mise en liquidation judiciaire - Non aux licenciements !
La Compagnie européenne de produits pour l'aménagement et le meuble (Cepam) a été mise en liquidation judiciaire le 7 décembre dernier. Les 80 salariés restants sont menacés de licenciement.
Cette entreprise avait été citée en exemple de la politique industrielle de la région Poitou-Charentes quand elle fut reprise en société coopérative de production (Scop) en 2008, avec subventions régionales, suite à sa mise en redressement judiciaire à l'époque. Le projet de Scop de la Cepam était vanté, dans un communiqué de 2008 de Ségolène Royal, comme une « illustration de la volonté d'entreprendre autrement, de mieux répartir la valeur ajoutée, de conserver sur le territoire les savoir-faire des salariés, et de lutter contre les délocalisations purement financières ».
Mais jamais il ne fut question de prendre sur les bénéfices accumulés par les anciens patrons pour assurer la viabilité de cette Scop. On proposait seulement aux travailleurs de gérer eux-mêmes une entreprise que l'ancien patron ne jugeait plus assez rentable pour la garder, en laissant aux anciens dirigeants leur fortune. C'est le sens que devait prendre la phrase creuse de Royal sur une « meilleure répartition de la valeur ajoutée ».
De toute façon, les salariés n'eurent pas de véritable choix, cette Scop montée par d'anciens cadres étant présentée comme la seule possibilité de conserver leur emploi. Et maintenant la Région leur laisse comme seul espoir le rachat par d'hypothétiques repreneurs, qui pour le moment n'envisagent de garder que moins de la moitié des salariés.
La Cepam fut créée en 1980 par le groupe Rougier, qui s'en débarrassa en 2003 après avoir licencié trente salariés. Rougier exploite deux millions d'hectares de bois exotiques au Gabon, au Cameroun et au Congo. Il exploite ses salariés comme il exploite le bois : tant que c'est profitable. Et il s'en débarrasse quand il trouve plus rentable ailleurs. Alors, Rougier doit payer pour maintenir les emplois de ses anciens salariés de la Cepam, en prenant pour commencer sur les cinq millions d'euros de bénéfices qu'il a déclarés en 2010.