A l'occasion des manifestations de policiers et de femmes de gendarmes qui se sont multipliées ces derniers temps, l'opinion a pu apprendre que ces serviteurs de l'Etat n'étaient pas mieux lotis que les autres, ni en ce qui concerne leurs salaires, qui ne dépassaient guère ceux d'autres fonctionnaires du bas de l'échelle, ni en ce qui concerne leurs conditions de travail, même si nombre d'entre eux exercent une profession que l'on peut considérer comme " à risque ". Tout comme d'autres, tels par exemple les convoyeurs de fonds, dont on évoque les conditions de travail et de rémunération chaque fois que l'un des leurs tombe victime d'un braquage. Cela fournit l'occasion aux autorités ou aux patrons des entreprises de convoyage de verser quelques larmes, aussi officielles qu'hypocrites. Mais d'une fois sur l'autre, on constate que rien n'a changé.
Et l'Etat est aussi pingre avec ses serviteurs que les patrons avec leurs salariés. Il réserve sa générosité aux riches, aux actionnaires, et ne se soucie guère de ceux qui ont pour tâche, entre autres, de protéger leurs biens et de garantir leur ordre social.